Conversations avec ma mère

Création en mai 2014 à l’Espace Delvaux (Bruxelles)
Le spectacle a fêté sa 100ème représentation
le 5 décembre 2015 au Centre Culturel d’Uccle
et a été joué à Paris à La Pépinière Théâtre
de septembre à décembre 2016

Jaime et sa mère vivent dans deux mondes différents, étrangers l’un à l’autre. Elle se débrouille toute seule dans un appartement prêté par son fils. Lui mène une vie confortable avec sa femme, ses enfants et sa belle-mère (que Mama ne peut pas supporter !) dans une belle villa.
Jusqu’au jour où Jaime est licencié…
C’est l’état d’une société que l’auteur interroge ici à travers les conversations entre une mère âgée et son fils : la situation de l’Argentine en 2001, l’engagement individuel, l’éloignement des générations, n’est pas sans rappeler l’Europe d’aujourd’hui.
Cette histoire drôle et émouvante prône le partage et la liberté comme réponses aux débâcles économiques et sociales. Et ce qui touche surtout c’est la tendresse et l’espièglerie d’une mère avec son fils, sans oublier l’amour qu’ils se portent dissimulé par la grande pudeur de leur relation.
C’est dans ce contexte, qui va bouleverser les rapports humains, que se situent ces Conversations avec ma mère.
Mama, elle, a 82 ans mais a le verbe haut et la répartie facile ; son fils Jaime, qui a toujours été son petit garçon… en a déjà quand même 50 !


Genre : Comédie dramatique, Théâtre
Auteur : Santiago Carlos Oves et Jordi Galceran (*)
D’après le film « Conversationes con mama » de Santiago Carlos Oves
Distribution : Jacqueline Bir, Alain Leempoel
Production : Panache Diffusion sprl
Co-Production : Théâtre Le Public
Avec la collaboration de la Vénerie – Centre Culturel de Watermael-Boitsfort
(*) représenté dans les pays de langue française par l’agence MCR, Marie Cécile Renaud, Paris en accord avec Felix Bloch Erben Agency, Berlin
Mise en scène : Pietro Pizzuti, assisté de Vincent Vanderbeeken
Photographe : Bruno Mullenaerts ©ArteFocus.be
Conception décor sonore : Laurent Beunier
Traduction française : Dyssia Loubatière
Adaptation théâtrale : Jordi Galceran (*)
Costumes et scénographie : Delphine Coërs
Conception vidéo : Benoît Gillet avec l’aimable participation de Shaï Szyper
Conception lumières : Marc Lhommel
Professeur de danse : Daniela Lucà
Durée : 80


Saisons

2013-2014
2014-2015
2015-2016
2016-2017
2017-2018


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Lu dans la presse

ARTICLES PARUS LORS DE LA SERIE A LA PEPINIERE THEATRE

(…) La richesse de l’œuvre, c’est cette confrontation entre deux personnes qui s’aiment.(…) Jacqueline Bir, que les Belges connaissent bien puisqu’elle a surtout joué à Bruxelles, est vraiment parfaite. Malicieuse, toujours à l’écoute, incroyablement présente à chaque seconde et, surtout, d’une vérité totale, elle touchera tout le monde. Quant à Alain Leempoel, Belge lui aussi, il est, de même, indiscutable. Rien à dire de la mise en scène de Pietro Pizzuti, discrète et respectueuse (…).
www.scope.lefigaro.fr
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Jacqueline Bir, qui a quasiment l’âge du rôle, est tout simplement épatante. Alain Leempoel, en bon fils, est discret mais bien présent face à cette mère tout à la fois maternante et cinglante. Ce duo de comédiens fonctionne à merveille : entre eux, une longue complicité et une osmose perceptible même si c’est la première pièce qu’ils jouent ensemble et ce pour notre plus grand plaisir. Aucune mièvrerie, de l’humour, de la tendresse, de l’émotion, bref, les ingrédients qui donnent un véritable gâteau d’amour (…) Une vraie pépite au théâtre de la Pépinière.
www.sortiz.com
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Je voudrais surtout rendre hommage à une grande dame du théâtre : Jacqueline Bir qui offre une composition exceptionnelle du premier au dernier mot. Tour à tour drôle, incisive, bouleversante, elle « est » le personnage avec ce qu’il faut de force, de présence, de drôlerie, d’émotion. On boit ses paroles…Quel talent ! Face à elle, Alain Leempoel campe un Jaime tout en finesse, sans jamais tomber dans le pathos.
coup2theatre.com
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Incarnant toute la fougue et la vitalité de Mama, Jacqueline Bir rayonne dans ce rôle. Le duo qu’elle forme avec Alain Leempoel (Jaime) sublime la relation tantôt pleine de tendresse, drôle, tumultueuse et immuable qui lie les deux personnages. Un très bel hommage rendu à toutes les mères.
www.theatreactu.com
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Deux acteurs belges totalement investis dans le projet, d’une grande finesse, que leur metteur en scène Pietro Pizutti a pu emmener jusqu’à l’intime. Si Alain Leempoel est un fils fragilisé, Jacqueline Bir est une mère décidée. Actrice aux deux cents rôles sur les planches, forte de ses cinquante ans de théâtre, c’est peu dire qu’elle a une présence extraordinaire, un charisme comme on en voit peu.
www.froggydelight.com
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ARTICLES PARUS A LA CREATION

« Tendre duel entre une mère et son fils
(…) Jacqueline Bir foule toujours les planches avec succès. Jeudi soir, au Théâtre Le Public, la salle était debout pour l’applaudir avec Alain Leempoel, à l’issue du spectacle «Conversations avec ma mère». Un fait plutôt rare à Bruxelles et nul doute que l’émotion des spectateurs était due autant à la pièce juste et sensible qu’à la performance de ces deux acteurs dont le duo complice fonctionne à merveille. (…) »
Camille de Marcilly, La Libre Belgique (édition du 06/09/14)
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« Osmose entre Jacqueline Bir et Alain Leempoel
Deux grands acteurs sur les planches, un grand monsieur à la mise en scène. Tout cela était prometteur. «Conversations avec ma mère» ouvre la saison du «Public» avec brio : Jacqueline Bir et Alain Leempoel dans une relation mère-fils aussi pudique que touchante. (…) Ce sont les deux acteurs qui portent le projet et qui sont allés solliciter le metteur en scène de leur choix : Pietro Pizzuti. (…) Il a réussit la symbiose de ce duo d’acteurs à tempérament. La salle était debout à la fin de la première mercredi soir. Recommencer ainsi la saison théâtrale est un bonheur. (…) »
Cécile Berthaud, L’Echo Culture (édition du 05/09/14)
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« Un dialogue hilarant et bouleversant
Une salle debout, applaudissant à tout rompre à l’issue d’une répétition générale. La chose n’est pas courante. C’est pourtant le moment magique que l’on a vécu lundi soir à l’Espace Delvaux à l’issue de l’avant-première de «Conversations avec ma mère».
Dans la salle, une centaine de lecteurs du Soir invités à assister à cet ultime moment de répétition. Sur le plateau, Jacqueline Bir et Alain Leempoel interprétant les deux personnages de ce huis-clos plein d’humour et d’émotion. Entre les deux, Pietro Pizzuti, metteur en scène de ce spectacle. (…)
Dès les premières répliques, la salle éclate de rire. (…)
Mais si les rires ont continué à fuser durant toute la soirée, les larmes étaient aussi au rendez-vous. Et pas seulement sur le plateau. Car ce dialogue entre une mère de 82 ans et son fils quinquagénaire rattrapé par la crise économique est d’une étonnante justesse, jusque dans ses côtés les plus surréalistes. (…)
Face à tout cela, sa mère se montre à la fois attentive et sans pitié (…). Jacqueline Bir est formidable dans ce rôle qui semble avoir été écrit pour elle. Drôle, bouleversante, cinglante, elle est irrésistible de bout en bout, plus vraie que nature jusque dans les moments les plus délirants de cette pièce réservant plus d’une surprise.
Face à elle, Alain Leempoel se fait discret tout en donnant une véritable épaisseur à ce personnage. Sa dégringolade dans la déprime évite tout pathos inutile, suscitant l’émotion par sa grande retenue. (…)
Si, à plus d’une reprise, l’émotion est palpable dans la salle comme sur le plateau, on le doit au jeu de ces deux acteurs magnifiques qui, bien que se connaissant depuis toujours, jouent ici ensemble pour la première fois. On le doit aussi à la mise en scène aussi sobre que millimétrée de Pietro Pizzuti. A cet égard, la seconde partie est un petit bijou (…) car la grande qualité de ces «Conversations avec ma mère» tient aussi à l’absence de naïveté du texte qui ne sombre jamais dans les pièges de la «bien-pensance» ou du happy end facile, préférant la vraie vie avec son lot de bonheur, de malheur, de tendresse, de jalousie, de retournements et d’événements inexplicables. (…) »
Jean-Marie Wynants, Le Soir Le MAD (édition du 07/05/14)
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« Fertiles confidences
On reçoit ici toute la tendresse espiègle et rouspéteuse d’une mère pour son fils comme un cadeau du ciel et on rit de bonheur à ses bons mots et à sa remarquable intuition, on savoure sa mauvaise foi, ses réparties et son humour cinglant.
Le duo avec Alain Leempoel est magistral.
A la fin du premier acte, voilà que les cœurs qui s’étaient insensiblement distanciés se rapprochent, se reconnaissent, se livrent avec pudeur et se retrouvent. (…)
Par leur jeu, Mère et Fils réussissent un miracle : celui d’abolir le Temps et les pénibles contingences matérielles, faisant de ces retrouvailles progressives, presque des noces spirituelles. La connivence est revenue entre celle qui s’entêtait « à cuisiner comme avant » et ce fils au prénom portugais beau comme une caresse. (…) »
Dominique-Hélène Lemaire, www.demandezleprogramme.be
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Conversations nourricières
Mamà a 82 ans, Jaime en a 50, elle l’a mis au monde à 32 ans et continue de l’éduquer avec l’autorité tranquille d’une mère miraculeusement castratrice et aimante, comme au premier jour. Ils pourraient se détester, se louper, se haïr, s’adorer… entre une mère et son fils il n’est pas rare que différents états sentimentaux se mélangent en un cocktail relationnel au dosage aussi délicat qu’inévitable. Que nous soyons pères, fils, mères ou filles nous sommes tous affectés par des liens de parenté irréductibles et avec lesquels il nous faut apprendre à construire notre vie d’humains au milieu d’humains. Ce que nous sommes envers l’autre nous concerne tous.

Mamà et Jaime sont indispensables l’un à l’autre et le vivent passionnément… Aujourd’hui plus que jamais… Mais pourquoi diable !? C’est qu’un événement majeur est venu tout chambouler. Un séisme professionnel vient modifier crucialement leur rapport et leur donner l’occasion inouïe de se parler comme ils ne l’ont jamais fait. De se rapprocher à tel point qu’ils vont finir par loucher, par se regarder dans un tel gros plan qu’ils parviendront à décoder les plus petits rictus de leurs moues, traduire les moindres silences de leur âme.

La crise a mis Jaime au chômage, comme elle le fait avec des milliers de personnes dans des milliers de pays, la débâcle sociale du monde aussi nous concerne tous. Il avait une situation stable et enviable, tout bascule. La perte d’emploi est une perte de repères et le met au pied du mur, femme et enfants compris. Est-ce de cela qu’il est venu parler à sa mère ? Ou retrouver le sentiment de sécurité primordial ? Ou replanter ses racines dans la terre d’où elles ont pris vie ? Est-ce pour cela ou pour autre chose ?

Son mobile se dévoile au fil de leurs conversations, bouleversantes de sincérité. C’est impressionnant et jouissif, mais surtout sublimement interpellant de voir un fils et sa mère communiquer de la sorte, à leur âge et dans leur situation. Lorsque l’un cède, l’autre gagne du terrain et vice-versa, dans un prévisible mouvement de balancier.

Tout y passe… Ils ne s’épargnent aucun sujet, même quand pointe l’hypothèse spectrale de la maison de repos invoquée par Mamà, suave experte en chantage affectif ou au moment de réaffirmer la hargne envers la belle-mère aussi indésirable qu’incrustée et qui pourrait les séparer à jamais.

Ils en deviennent incandescents de vérité. Masques tombés. Chauffés à blanc tels les fleurets d’un duel d’amour inégalé. Ils se parlent comme s’ils avaient la conscience tacite qu’ils le font pour une ultime fois aussi intensément. Leur complicité est confondante et atavique. On dirait qu’ils ont du temps à rattraper et le rattrapent, goulument, comme il se doit dans toute bonne famille : à la cuisine… Ainsi livrent-ils leur joute par mots dits et mots tus, durant deux mois de retrouvailles que séparent un pot au feu et une paëlla, au cours desquels ils savourent, en fins gourmets, des secrets plus croustillants les uns que les autres. Jusqu’au jour où…

Jacqueline Bir et Alain Leempoel ont choisi et portent ce projet du bout de leur être, en orfèvres du jeu, en équilibristes des mouvements de l’intime, en éveilleurs d’esprit. Ils ont accepté de « jouer » avec une part de leur affect, pour interpréter à travers leur personnage ce que la vie ne leur a pas épargné, parfois au prix de douleurs inévitables. Ils seront Mamà et Jaime au-delà d’eux-mêmes. Leur invitation à les diriger est un don qui m’émeut et me comble. Je leur en suis éternellement reconnaissant, pour le grand bonheur de tous, nous l’espérons.

Pietro Pizzuti
Nardò, le 16 juin 2012
©www.pietropizzuti.be