Festen

Présentation du spectacle
Il y a quelque chose de pourri au royaume du Danemark.
C’est l’été au Danemark. Au manoir se prépare une grande fête pour les 60 ans du propriétaire, Helge Klingenfelt. Les amis, la famille et bien évidemment les plus proches : Else, l’adorable femme de Helge, et leurs trois enfants, Christian, Michael et Hélène, sont tous là. Le fils aîné de Helge, Christian, est chargé par son père de dire quelques mots au cours du dîner sur sa soeur jumelle, Linda, morte un an plus tôt. Au sous-sol, tout se prépare, c’est le chef cuisinier Kim qui y règne. Etant l’ami d’enfance de Christian, il a ses propres idées sur la famille et sur son employeur. A la nuit tombante, le maître de cérémonie convie les nombreux invités à table. Personne ne se doute de rien, quand Christian se lève pour faire son discours et révéler de terribles secrets…
Ce spectacle est déconseillé aux moins de 14 ans

Festen a remporté le Visit.brussels Awards dans la catégorie « Evening Experience 2018 »
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EN TOURNÉE – SAISON 2020-2021

Septembre-Octobre 2020


Genre : Tragédie bourgeoise, Théâtre
Auteur : Thomas Vinterberg et Mogens Rukov
Les Auteurs sont représentés dans les pays francophones européens par Renauld & Richardson, Paris (info@paris-mcr.com), en accord avec l’Agence Nordiska ApS, Copenhague, Danemark.
Distribution : Béatrix Ferauge, Patricia Ide, Michel Kacenelenbogen, Caroline Lambert, Virgile Magniette, Nganji Mutiri, Céline Peret, Guy Pion, Tristan Schotte, Réal Siellez, Gaël Soudron, Stéphanie Van Vyve, Stephanie Goemaere et Mathilde Rault et Olivier Darimont
Production : Théâtre Le Public, Panache Diffusion et Théâtre de l’Eveil
Mise en scène : Alain Leempoel, assisté de Lou Kacen
Scénographie : Lionel Lesire
Costumes : Jackye Fauconnier
Traduction française : Daniel Benoin
Adaptation théâtrale : BO HR. Hansen
Son : Pascal Charpentier
Durée : 105

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    Saisons

    2020-2021
    Septembre-Octobre 2020

    2018-2019
    Création à Droh!me du 30 août au 30 septembre 2018
    Déconseillé aux moins de 14 ans


    En savoir plus

    Lu dans la presse

    « Festen à l’Hippodrome de Boitsfort : une famille au-dessus de tout soupçon »
    RTBF.be – 19/09/2018 – Dominique Mussche

    « Festen au théâtre : une expérience unique proposée par Alain Leempoel »
    Le Suricate Magazine – 06/09/2018 – Loïc Smars

    « Festen, festin familial tragique et hypocrite, se pose en incontournable spectacle théâtral de la rentrée »
    Branchés Culture – 04/09/2018 – JProckBruxelles

    Lire les commentaires

    La thématique : Il va falloir se mettre à table…
    C’est l’histoire d’un coup de théâtre.
    Le thème principal de Festen est le secret de famille et le poids monstrueux que celui-ci fait peser sur ceux qui le respectent.
    Festen raconte la transgression très théâtrale d’un secret parmi les pires qu’il est donné à une famille de garder muré dans le silence bienveillant des convenances et de la bienséance.
    La révélation qui a lieu, s’attaque au conformisme familial et fait trembler les fondements d’une tradition du secret respectée a priori par tous les protagonistes.
    Au début, il y a un ordre des choses, établi par le père, Helge, un bon vieil ordre d’après guerre qui va être bombardé par Christian qui a envie d’un nouvel ordre. Jusqu’alors Christian acceptait l’ordre de son père, mais, ayant mûri, il a décidé de le modifier. Il a pris conscience qu’il ne pouvait plus évoluer normalement et qu’il devait effectuer un voyage jusqu’à son enfance, pour effacer son pêché d’enfance, et échapper à ce handicap qui ne lui permet pas de vivre en paix avec lui-même.

    L’hypocrisie et le conformisme
    Le texte met à mal, nos valeurs occidentales, nos obédiences, notre éducation judéochrétienne, la bourgeoisie catholique ou protestante, bien établie depuis l’après-guerre où l’hypocrisie s’immisce partout où le paraitre familial et l’ascension sociale prévalent sur les valeurs de base, l’amour et le respect individuel de l’être humain.
    Comment se défaire du carcan hiérarchique imposé par les familles et par les structures sociales ?
    La loge omniprésente elle aussi, impose aussi la loi du silence et de la « non contestation » d’une hiérarchie établie par notre société. Qui oserait contester la position dominante du jubilaire du jour, ils sont invités, ils sont chez lui, il est chef de loge, certains travaillent pour lui ou grâce à lui. Non vraiment la contestation n’est pas de mise, Christian sera vraiment seul contre tous pour affronter le conformisme du groupe, annihilant toutes velléités d’un individu à exprimer ses propres valeurs sociétales. Cette tendance obsédante des gens à suivre en toutes circonstances, les idées ou les modèles, les modes ou les moeurs du milieu dans lequel ils vivent, du groupe auxquels ils croient appartenir. C’est ce chemin exténuant, pour une vérité
    « pas bonne à dire », que Christian va entreprendre ce combat, pour son salut personnel et pour celui de sa soeur jumelle, morte à ses yeux, par le silence volontaire d’une société qui étouffe l’individu.

    Dramaturgie

    L’action se déroule en 24heures, 4 générations se retrouvent en huis clos.
    Au commencement, tous les personnages évoluent dans un même monde, avec ses règles connues et respectées par tous. Le tabou y règne sans souffrir la moindre remise en question. La reproduction de l’ordre établi est assurée par le respect de ces règles et de la tradition d’une bourgeoisie bien connue. Qui oserait dans ce monde, remettre en question, bousculer ou contester un homme de 60 ans qui règne en maitre des lieux tant privé que publique.
    Lorsque la bulle éclate, tout devient possible. Une déclaration insupportable est prononcée devant tous les convives et elle met ceux-ci dans une position inédite qui ne leur permet aucune échappatoire. Que la révélation soit vraie ou non importe peu, ils sont les témoins involontaires d’un coup de théâtre dont ils vont devenir, par la force des choses, les acteurs. L’inceste, abominable, n’en est pas l’élément le plus important, ni le suicide de la jeune soeur qui en a découlé. Si c’était le cas, Christian aurait parlé à son père en privé, ou l’aurait traîné devant un tribunal.
    Ce qui compte, c’est que cela ait pu exister sans obstacles véritables, grâce à notre capacité à enfouir sous un verni obscène les problèmes les plus dérangeants. C’est ce verni que Christian veut faire craqueler. Il cherche à maculer le plus possible les gens qui l’ont entretenu, consciemment ou non. Ceux qui se rallient à lui sont d’ailleurs ceux qui ne sont pas de son monde, les employés, si peu considérés qu’on ne se gênait pas pour commettre le pire devant eux, et Gbatokai, l’ami de sa soeur, exclu d’emblée parce qu’il vient d’ailleurs.
    La révélation publique et avec éclat du secret de famille, renvoie à tous une image réfléchie par le miroir de leur vanité. En mettant en scène la révélation théâtrale de Christian, nous procédons ainsi à une mise en abyme qui doit permettre à la fois la mise à distance et la prise de conscience de l’implication de chacun, acteur ou spectateur.

    Notes du metteur en scène Alain Leempoel
    Le cercle familial
    Festen fait peur et oscille entre la dénonciation de l’hypocrisie bourgeoise et la bonne grosse catharsis des familles, avec inceste à la clé, prouvant ainsi que la barbarie n’est pas que guerrière et peut se loger chez des personnes affables. Cette oeuvre pose d’insupportable questions, elle crie, amuse, retourne, bouleverse et renvoie à sa propre enfance, sa propre famille. Le bonheur familial n’est souvent qu’un verni qui peut voler en éclats à la moindre fissure.
    C’est peut-être parce que j’ai considéré ma famille comme ayant été fantastique que ce film et ce texte m’ont sidéré ; en effet comment aurais-je pu survivre dans mon cercle familial (aspect fermé et claustrophobe) après de tels révélations ou agissements ?
    Les enfants ont besoin de rituels moraux pour fondement, sans quoi leur acceptation de soi ne sera que plus lourde, la folie qui a meurtri Christian dans sa jeunesse est le point de départ de l’oeuvre. Si Christian vainc, il pourra alors se libérer, pas de sa folie mais de l’emprise de son père incestueux et meurtrier, du harcèlement psychologique de sa famille. Christian est seul mais pourrait devenir le sauveur et ainsi faire son deuil familial.
    Thomas Vinterberg a lui-même participé à l’adaptation du scénario pour le théâtre dès sa sortie au cinéma, lui conférant ainsi une légitimité scénique et peut-être une force supplémentaire.
    Il est des fêtes où l’on n’aimerait pas être invité, il y a des avions dans lesquelles il ne fallait pas monter, des pièges qu’on voulait éviter ; par son côté cru et brutal, le texte me permettra de mettre le spectateur dans cette situation inconfortable du voyeur présent là où il ne fallait pas être, au même titre que les convives de cette soirée anniversaire.
    La transposition scénique du « Dogme 95 » soit « rechercher la vérité et l’observer de l’extérieur en annihilant au maximum les artifices », sera au coeur de mon travail auprès des comédiens pour un conditionnement maximum du spectateur, même si les inconditionnels du film ne pourront s’empêcher de vouloir traquer toutes les infractions aux règles si strictes du Dogme que le théâtre ne manquera pas de générer. Car au fond, ce Dogme n’a d’autres principes que ceux de la dramaturgie classique, se refusant tout recours à l’artificialité et poussant le réalisme. J’essayerai de répondre à certaines clauses de cette charte, sans toute fois omettre que l’acte théâtral possède ses propres règles parfois naturellement plus fortes que celle prônée par le Dogme.
    Ainsi une caméra (vidéaste) se baladera parmi l’assistance invitée, pour s’arrêter de temps à autre sur une image, un moment fort, incontournable du déroulement dramatique. Il y a toujours durant ces fêtes de famille un convive, capturant le temps qui passe, pour pouvoir revivre ou faire revivre ces instants qu’il a prévu inoubliables. Ces « gros plan » projetés surle décor seront un peu la focale de l’esprit du spectateur, obligé de regarder là où dans la vie réelle il détournerait les yeux.

    Le manque d’amour

    Le manque d’amour est aussi la source de cette révolte familiale. Quels enfants peuvent sortir indemnes d’une éducation parentale les laissant face à leurs propres faiblesses, sans mises en valeur positive, les considérants comme moins que rien.
    « Vous ne valiez pas plus » vitupère Helge, avouant du bout des lèvres ses méfaits passés. Être renié par sonpère, ou le renier soi-même, quel déchirement humain plus profond ? La fuite en avant des enfants traumatisés, la présence de l’alcool chez chacun marque si besoin en était, le mal-être ressenti par chacun face à l’omniprésence du Père et à la superficialité de cet essaim familial.

    Scénographie
    Le décor conçu par Lionel Lesire nous offre la multitude d’espace, nécessaire à l’illustration et l’utilisation de l’hôtel de la famille Klingenfelt, tant pour les grandes réunions que pour un isolement indispensable de certaines scènes. Ces différents lieux, composantes de l’action, se verront renforcés par un éclairage spécifique qui définira encore plus précisément l’atmosphère recherchée. Évoquant avant tout le cercle familial, obsédant et bienveillant, les différents niveaux permettront l’échappatoire toute relative de certains personnages, avant d’affronter à nouveau le groupe, symbole de combat au sein de la société. Des tables podium seront mobiles et représenteront selon leur utilisation, un lien entre l’action scénique et la salle. Tantôt podium de présentation des personnages, tantôt table de banquet dont le côté « salle » imposera aux spectateurs d’être attablés avec les acteurs de la fête et d’être inclus ainsi au repas servi. Ce lien fait avec les premiers rangs de la salle, marquera cette proximité voulue d’inclure le spectateur pour un ressenti plus réaliste des divers coups de théâtre de l’action. Réjouis, gênés ou stupéfaits, les spectateurs du 1er rang, attablé avec les acteurs se verront ainsi confrontés à la situation que tous ressentiront individuellement, ‘’j’aurais aimé ne pas être convié à cette fête’’. Les étages du décor, du demi-sous-sol des cuisines au 2ème étage des chambres, rappelleront en permanence l’isolement relatif des personnages confrontés à la proximité des autres et de la salle de banquet centrale, objet de toutes les rancoeurs. Un service « collations légères » permettra de représenter les différentes étapes des repas de la soirée et du petit déjeuner, en incluant toujours les spectateurs du 1er rang. Enfin des stores verticaux isoleront certains lieux, permettront des projections vidéo pour des gros plans voulus marquant certains arrêts sur actions pour une vérité et une conscientisation collective maximum.