Hyacinthe et Rose

« (…) Rose et Hyacinthe, mariés depuis quarante cinq ans, ensemble depuis toujours, ne s’entendaient sur rien.
Hyacinthe était coco, Rose était catho.
Hyacinthe aimait boire, Rose aimait manger.
Hyacinthe aimait la bicyclette, la pêche à la ligne, le vin rouge, la belotte et les chants révolutionnaires.
Rose préférait les mots-croisés, le tricot, l’eau de Mélisse, les dominos et les cantiques.
Hyacinthe aimait traîner… Rose était toujours la première debout, la première couchée, la première assise à table, la première levée de table (…)

Ils avaient dû s’aimer mais c’était il y a longtemps. Il est même probable qu’ils aient pu faire l’amour.
L’existence d’une descendance de douze enfants, de neuf petits enfants le laisserait fortement supposer.
Moi, j’étais un de ces neuf. Chaque année, le petit parisien que j’étais venait à la campagne dans le but de se refaire une santé. Mon enfance est remplie de vaches, de bouses, de rivières, de chênes séculaires, de toiles cirées, de cidres bouchés, de poules dans les cours, de pots de confitures sur les armoires.
Et d’hortensias bleus. Et de camélias blancs. Et de rouges coquelicots. Et de tulipes multicolores.
Parce que le seul sujet qui réunissait notre mémère abondante et notre rouge papy, c’était l’amour des fleurs (…) »


Genre : Comédie poétique, Théâtre
Auteur : François Morel
Distribution : François Morel, Antoine Sahler
Production : Théâtre de la Pépinière et Les Productions de l’Explorateur
Scénographie : Edouard Laug
Lumières : Alain Paradis
Photographe : Manuelle Toussaint, Starface
Durée : 70


Saisons

2016-2017


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Lu dans la presse

François Morel, conteur magnifique
En sortant du spectacle « Hyacinthe et Rose », on a envie de serrer François Morel dans les bras. Parce que ce comédien-auteur nous rend émotif, parce qu’il nous plonge avec délicatesse dans nos souvenirs d’enfance et parce qu’il nous fait rire avec bienveillance. (…)
M Blogs, 24/09/2015

(…) Sous les jolis cieux dessinés par Edouard Laug, et avec la complicité du pianiste Antoine Sahler, le comédien fait de cette histoire familiale et horticole une fable sentimentale et truculente, fleurie de quelques chansons. (…)
Télérama, 02/09/2015

François Morel, l’éternel enfant
(…) Cette pièce est bien plus qu’une histoire de jardinage : c’est un bijou de poésie, de finesse et d’humour contée par un enfant qui, au fil des pétales, remonte le temps.
Le Figaro Magazine, Stanislas Renondin 19/09/2015

François Morel et les petits riens de la vie
(…) François Morel est un conteur magnifique (…). En plus d’être poète, c’est un formidable comédien, capable de nous arracher avec la même tendresse un éclat de rire ou un sanglot. (…) Avec Hyacinthe et Rose, il nous chuchote simplement que rien ne rend plus fort des enfants que l’amour. Car, sous ses airs de clown désinvolte, son humour à lui n’est jamais cynique. Un rire de consolation plutôt, qui fait de son spectacle une véritable parenthèse enchantée.
L’Humanité, Maud Vergnol 05/10/2015

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Un jour, Martin Jarrie, peintre, illustrateur m’a fait visiter son atelier. Sur les murs, étaient exposés des grands portraits de fleurs. Pour les accompagner dans un livre, j’ai écrit un texte. L’histoire d’un petit parisien venant chez ses grands parents chaque été. Le grand-père s’appelle Hyacinthe, il est coco. La grand-mère s’appelle Rose, elle est catho. Ils ne sont d’accord sur rien mais l’amour des fleurs les réunit. Je me suis souvenu, j’ai inventé, je me suis amusé. J’ai tenté d’associer chaque fleur à un souvenir d’enfance. A l’occasion de lectures publiques, j’ai remarqué que cette enfance pour partie imaginaire, trouvait des échos chez de nombreux auditeurs, surpris que leur propre histoire, un peu condensée, un peu déplacée, comme dans des rêves, puisse être racontée et même susciter un intérêt ému, réjouissant. J’ai eu envie de renouveler et d’améliorer l’expérience. J’ai demandé au musicien Antoine Sahler de s’interroger avec moi sur l’avenir des fleurs. J’ai demandé au scénographe Edouard Laug de photographier des ciels, de fixer des cieux, ceux que l’on regarde pour prévoir le temps qu’il va faire, ceux que l’on observe pour s’interroger sur notre présence terrestre.

François Morel – Octobre 2012