Le Père

Présentation du spectacle
Le père, c’est André (Yves Pignot), veuf, élégant, bon vivant, un poil colérique, un poil désemparé.
Pas du tout décidé à renoncer à son indépendance, il rechigne à vivre comme on lui demande de vivre et à faire ce qu’on lui demande de faire. Sa fille, Anne (Patricia Ide) l’installe dans l’appartement qu’elle occupe avec son mari (David Leclercq). À moins que ce ne soit elle qui s’installe chez son père ?
Toujours est-il, qu’à croire André, tout disparait, sa montre et sa fille, les choses et les gens.

Le Père nous entraine dans le labyrinthe de relations familiales forcément complexes. On se perd entre les réalités et les vérités du père et de sa fille. Entre ce que voit le père et ce que dit la fille. Et on se sent perdus, désarmés devant le spectacle du chaos mental de ce vieux monsieur qui perd les pédales. L’effet de confusion est total.
Et Yves Pignot, dans le rôle de cet homme à la fois vulnérable et cruel, sensible et spirituel, trouve ici un personnage à sa mesure.

Une pièce élégante qui raconte simplement que vieillir et continuer à s’aimer, prend parfois des chemins détournés. Une histoire banale, faite de personnages singuliers. Des gens sensibles, intelligents, cruels, tendres, désemparés parfois, selon l’heure et l’endroit. Une histoire de famille (presque) comme la vôtre.

Télécharger la critique de Stéphanie Bocart parue dans la Libre Belgique le 30-03-23


Genre : Comédie dramatique, Théâtre
Auteur : Florian Zeller
La pièce « Le Père » de Florian Zeller est représentée par l’Agence Drama – Paris (France) – www.dramaparis.com
Distribution : Yves Pignot, Stéphanie Goemaere, Frederik Haùgness, Patricia Ide, David Leclercq, Nicole Oliver
Mise en scène : Alain Leempoel assisté de Mathilde Pigeolet
Scénographie
: Anne Guilleray
Lumière : Alain Collet
Costumes : Jackie Fauconnier
Musique originale
: Pascal Charpentier
Tableau et patines du décor
: Camille Burckel
Photos
: Gaël Maleux
Production : Théâtre Le Public avec le soutien du Tax Shelter de l’État Fédéral Belge via Beside et de la Communauté Française.
Durée : 90


Saisons

2022-2023
15.03 > 29.04.23 : Création au Théâtre Le Public (Bruxelles)
Une captation complète du spectacle est également disponible sur demande.
Pour toute information, envoyez un email à Kim Tran


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Note d’intention d’Alain Leempoel

Trilogie familiale
Après La Mère en 2010 et Le Père en 2012, l’écrivain, scénariste et réalisateur français Florian Zeller conclut sa trilogie familiale avec Le Fils en 2018.
La douleur : tel est le motif commun de cette « trilogie involontaire », selon l’expression de son auteur. Celle du père, lorsque tout ce qui l’entoure se déforme peu à peu, lieux, visages, objets. Celle de la mère, que le sentiment de solitude terrasse, après le départ de son enfant. Celle du fils enfin, atteint d’un mal-être que rien ne semble pouvoir guérir. Mais, tandis que les certitudes se muent en sables mouvants, l’humour et la dérision ne cessent d’émailler les répliques, ancrant les personnages de ces « farces noires » dans une réalité illusoire, juste avant le point de bascule.
Ces trois pièces sont assez différentes, mais elles ont en commun d’explorer, avec des moyens propres au théâtre, des moments de rupture avec le réel. Le Père traite, disons, de la démence sénile. La Mère de la dépression nerveuse. Et Le Fils du trouble de l’adolescence.

Mettre le spectateur dans un état d’incertitude
Une des grandes originalités de ces écritures, est de bâtir des labyrinthes dans lesquels le spectateur est censé se perdre, et vivre ainsi l’expérience troublante que les personnages sont censés traverser. Dans Le Père, par exemple, nous ne savons plus ce qui est vrai ou ce qui est faux, nous perdons la capacité de distinguer ce qui est réel de ce qui ne l’est pas. L’auteur cherche à inviter le spectateur à être dans une position très active dans la recherche de la vérité. Le spectateur aimerait avoir une explication, mais le flou persiste jusqu’à la fin.

Le Père
Nous assistons à l’inéluctable descente aux enfers d’un vieil homme marqué par les premiers signes d’une dégénérescence mentale. Le plus douloureux vient quand l’image du père s’anéantit d’elle-même. Le personnage traverse ce qu’on appelle l’extrême vieillesse et devient, sous les yeux désolés de sa fille, un autre être, qui a plus à voir avec un petit enfant dont il faudrait s’occuper qu’avec le souvenir de la figure paternelle qui l’avait structurée jusque-là. En un sens, cette pièce raconte ce moment où nous devenons les parents de nos propres parents.

L’écriture de Zeller terriblement humaine
Le matériau littéraire que Florian Zeller utilise est volontairement très simple, quotidien, c’est une écriture presque blanche, un langage qui préserve l’énigme de ce qui se tient dans l’ombre et le silence, ce qui est formidablement jouant pour un acteur.
Chacun entre dans une salle de théâtre avec sa propre histoire, et c’est avec cette histoire propre qu’une pièce rentrera en résonance.
L’humour est omniprésent dans ses œuvres, à la fois pour mieux accepter l’inacceptable mais surtout pour mettre en avant la dérision de la vie et le drame qui parfois la constitue.
Ces sujets concernent énormément de monde face auxquels beaucoup de gens sont désemparés. Le fait de mettre ces sujets en lumière, et notamment dans sa dimension psychiatrique, semble avoir beaucoup de sens, parce qu’il y a une sorte d’ignorance et de honte de la maladie mentale ou psychique, et qu’il est extrêmement compliqué d’en parler, encore plus au théâtre.
Alain Leempoel

Florian Zeller est un romancier, dramaturge, scénariste et cinéaste français. Il s’est fait connaître avec son troisième roman, La Fascination du mal, qui a été récompensé par le prestigieux prix Interallié et nommé pour le prix Goncourt en 2004. Entre 2004 et 2020, Zeller a écrit plus de dix pièces de théâtre, dont Si tu Mourais, La Vérité, Le Mensonge, Le Père, Avant de s’envoler, Une Heure de Tranquillité, L’envers du Décor et La Mère. Ils ont été produits en France et dans le monde entier. Depuis sa création en France en 2011, La Vérité a été produite dans plus de trente pays, la production londonienne ayant été nommée pour l’Olivier Award 2017 de la meilleure comédie. Sa pièce la plus réussie à ce jour, Le Père, a récolté de nombreux prix tant en France – Molière de la meilleure pièce en 2014 – que dans le monde entier. Sa saison londonienne au Wyndham’s lui a valu des nominations aux Evening Standard et Olivier Best Play Awards et a valu à Kenneth Cranham l’Olivier du meilleur acteur. Elle a été produite dans plus de 45 pays, dont l’Espagne, la Chine, le Brésil, l’Australie, l’Inde, Israël, l’Afrique du Sud, l’Allemagne, l’Italie et la Pologne, ainsi qu’à Broadway où elle a été jouée au Friedman Theatre avec Frank Langella (prix Tony du meilleur acteur). The Height of the Storm a été produit avec un grand succès au Wyndham’s en 2018 avec Jonathan Pryce et Eileen Atkins. Mise en scène par Jonathan Kent, elle a été transférée à Broadway en 2019 avec la même distribution. The Mother a été produite à New York à l’Atlantic Theatre en 2019 avec Isabelle Huppert. Après le succès de sa saison londonienne en 2019, The Son a bénéficié de 20 autres productions internationales. Toutes les pièces de Zeller ont été traduites en anglais par Christopher Hampton. Sa dernière pièce, Des trains à travers la plaine (The Forest), mise en scène par Jonathan Kent, a été présentée au Hampstead Theatre en février 2022.
Florian Zeller a réalisé son premier long métrage en 2019, The Father avec Anthony Hopkins et Olivia Colman qu’il a co-adapté de sa pièce avec Christopher Hampton. Le film a été récompensé par deux Academy Awards et deux BAFTA Awards pour le meilleur scénario adapté et pour le meilleur acteur. Son deuxième film, basé sur sa pièce The Son, vient de sortir et met en vedette Hughes Jackman, Laura Dern et Anthony Hopkins.