Les Murs Murmurent

EN TOURNÉE – SAISON 2019-2020

« Les enfants viennent au monde pour rencontrer leur père. Sinon pourquoi sortiraient-ils de leur mère ? »

Babetida Sadjo se livre dans un monologue sensible sur l’absence du père.
Une femme arrive devant son père vu pour la dernière fois quinze ans plus tôt. Elle veut lui dire le manque de lui. Elle veut lui parler de l’abandon qui n’en finit pas de guérir. Elle arrive dans cet endroit où le silence des morts permet les paroles des vivants. De reproches en déclarations d’amour, elle déroule le fil de sa vie vide de lui et remplie de blessures d’enfance. Elle attend une réponse à ses questions. Serait-il encore temps pour une rencontre entre père et fille, ou bien le bruit du manque du père ne laissera percer que l’écho de celle-ci ?

Les murs murmurent est une supplication à prendre la parole tant que les verbes articulent encore nos émotions.
Un cri face au silence !

Un spectacle réservé aux petites salles


Genre : Drame, Théâtre
Auteur : Babetida Sadjo
Distribution : Babetida Sadjo
Production : Mekeskidi?
Mise en scène : Hélène Theunissen assistée de Stéphanie Lowette
Scénographie : Noëlle Ginefri
Photographe : Bruno Mullenaerts
Décor : Nicolas Janssens
Son : Grégoire Dune
Conception lumières : Nicola Pavoni
Durée : 70


Saisons

2019-2020


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Lu dans la presse

La fabuleuse actrice guinéenne Babetida Sadjo dont l’aura envoûtante nous a éblouis dans Terre noire se livre dans un seul en scène très personnel. Sensuelle autant que spirituelle, elle nous emmène dans une dimension subtile où retentissent les chants de l’enfance et le dialogue secret des âmes.
Le cri d’une fille face à l’absence d’un père, les mots face au silence. Une partitionémouvante de Babetida Sadjo.

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INTERVIEW THOMAS ROLAND/BABETIDA SADJO

Qu’est-ce qui vous a amené à écrire ?
J’ai toujours voulu écrire mais le temps me manquait et puis surtout chaque chose en son temps, ici c’est le sujet qui m’a intéressé : le lien père fille.

Les murs murmurent est donc votre première pièce…
C’est ma première pièce que j’ai osé terminer, monter, produire et jouer. J’ai décidé de prendre le risque de créer et de restituer le lien père et fille qui m’a toujours fasciné.

Pourquoi cela ?
C’est un mystère puisque je n’ai pas eu de père. Enfin, si, mais c’est un père absent… physiquement. J’ai épinglé la souffrance de l’absence des pères chez des femmes que je côtoie ainsi que chez moi, et c’est un sujet qui est banalisé. Le lien qu’un père dessine sur le destin relationnel de sa fille. Je trouvais que cela méritait un coup de canif et une opération chirurgicale afin d’ouvrir le débat… J’ai compté le nombre de souffrance des filles et j’ai décidé d’en parler.

Pourquoi ce choix du monologue ?
J’ai choisi le monologue parce que c’est un sujet intime… et j’avais envie de suivre un personnage qui reflète diffèrents cas de souffrances de ces filles sans pères qui peinent avec la relation à l’homme. Je ne suis qu’un grain de sable, mais je pense que les relations père/fille est le mal le plus destructeur et le plus tue de notre époque.

Dans quel sens ?
Pour une femme, l’amour du père est ce qui donne le ton sur comment elle va gérer sa vie de femme. Or, si cette relation est inexistante, c’est un peu plus compliqué pour comprendre les hommes et donc pour établir une relation sans méfiance ! Après, je ne suis pas psychologue, mais je suis sûre qu’il y aurait moins de conflits au sein du couple si les pères et leurs filles établissaient une relation d’amour, de présence et de dialogues, mais la société a décidé, il y a longtemps, que seules les mères peuvent s’occuper des enfants (même si cela change, maintenant) et les pères ont été mis dans le rôle du « non-emotion ». On parle de l’amour du père et non de son autorité…

Pourquoi n’avez-vous pas mis en scène vous-même ?
Parce qu’il faut le recul, parce que je ne serai que comédienne à partir du moment ou je serai sur scène. Il faut le recul sur l’écrit et je n’ai pas envie de réfléchir et d’analyser ce que j’ai écrit. Et puis, cela me permet de lâcher prise. Alors, je peux laisser place à ce qui est indescriptible, à ce qui échappe et touche les gens. Surtout, c’est plus amusant de créer àplusieurs que seule.

Ce regard extérieur, la mise en scène de Hélène Theunissen vous a-t-elle amené à réfléchir sur certains aspects de votre pièce, à faire des changements ?
On vient de rentrer en création, on avance au fur et à mesure ! C’est une femme extraordinaire, elle était ma prof et elle m’a déjà mise en scène dans Le masque du dragon de Philippe Blasband. C’est une nouvelle collaboration dont j’ai hâte d’en voir le fruit. Je lui fais totalement confiance et je sais qu’elle m’assistera dans ce bel accouchement.

Extrait de propos publiés dans Entretiens Scènes/expos.Théatre – 28/04/16
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